Ensemble Leporello VZW

Sint-Mariastraat 4/2
B-1080 Brussel
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e-mail: dirk.opstaele@icloud.com

  

MET DE STEUN VAN
INNOVIRIS BRUSSEL, VLAAMSE GEMEENSCHAP, GC DE KROON, CIE DES MUTANTS, TAXSHELTER, BREDE SCHOOL MOLENBEEK, FEDERATION WALLONIE BRUXELLES
 

Le dogme de Leporello

Représentation
La représentation théâtrale est un acte, pas un objet, elle ne laisse qu’un vent léger. Elle est aussi volatile qu’éternelle, elle est liée aux plus anciens mouvements de l'âme humaine.
  Le jeu théâtral est destiné aux yeux et aux oreilles, les sens nobles du spectateur.
  La captation immédiate de l’attention du spectateur est notre souci primordial ; cette attention est établie pendant la représentation même.
  La signification de la représentation réside dans ce que les spectateurs se représentent collectivement et simultanément. Par cette attention partagée, ils forment un collectif: le public.
  L’ensorcellement, la séduction, l’enseignement sont les motifs de cette imagination primordiale et collective. En cela, les comédiens sont à la fois des magiciens, des charmeurs et des sages.
  La représentation a un début et une fin précise.
 
Comédiens
Chaque personne sur scène est un comédien.
  Toute action sur scène - vocale, verbale, gestuelle - est considérée comme du ‘texte’. En dehors de ce texte -au sens large - il n’y a rien.
   Les cibles de l’attention (focus), la répartition du poids scénique, le processus rythmique et dramatique, l’accompagnement musical, oui, tout ce qui met en mouvement, construit et achève le drame, est mené exclusivement par l’équipe des comédiens. L’organisme de la mise en scène est autonome et opère sans ‘deus ex machina’ - sauf pour conclure le drame.
  Tous les comédiens restent sur scène pendant toute la représentation.
  Une répartition maximale des rôles pour un minimum de comédiens. 
   
La boîte noire.
Les moyens extra-scéniques - le deus ex machina - sont exclus (pas de projections de film ou vidéo, pas de changements de lumières, pas de spots colorés, pas d’amplification électronique…). Si parfois, on choisit d’opter pour ces moyens, ils sont contrôlés à vue par l’équipe des comédiens (les ‘machinistes’ jouent aussi dans la représentation).
  On joue toujours sur un podium surélevé et devant une rampe de lumières.
 Une représentation se déroule sur une scène unique et dans un lieu unique.
  Le plateau et les comédiens ne sont visibles ni avant ni après la représentation.
  Tous les objets sur scène sont soit des accessoires, soit des costumes (ni décors, ni mobiliers, à part le podium).
  Les accessoires et les costumes coûtent moins chers qu’il n’y paraît; les comédiens sont moins nombreux qu’il ne semble l’être sur scène. 
  La salle (le bâtiment) ne fait pas partir de la représentation. Les murs qui entourent le plateau n’existent pas dans la mise en scène et les spectateurs doivent pouvoir les oublier.
   Le théâtre est conçu pour un maximum de 777 spectateurs, aucun d’eux n’est placé au de-là de 21 mètres du plateau.
 
Suggestion
Pendant une durée bien délimitée, le public présent vit un monde suggéré par une équipe de comédiens. Ce monde représenté est le cinquième élément: c’est l’étoffe dont sont faits les rêves. Affirmer qu’il représente le monde réel, est faux.
   Si, sur les planches, les éléments naturels ne sont pas masqués ou suggérés, ils nuisent à la quintessence théâtrale (le désenvoûtement est causé par la mise en scène de l’eau, du feu, des enfants, des animaux, des vraies gifles et des vrais poids, de la nourriture, des excréments, des parties génitales, de la nudité, des vraies émotions, des ‘vraies’ passions...). 
  De même, les images-objets (photos, miroirs, dessins, lettres, écrans) cassent l’imagination théâtrale.
  L’attention, la concentration à ce qui se passe sur scène, l’identification à la narration ou au drame, la compassion pour les personnages et toutes les passions concernant la représentation sont des états d’âme du spectateur en tant que membre du public.
 
Public
Le théâtre est désiré, le public est nécessaire.
  Une représentation théâtrale n’est rendue possible que par la complicité d’un public qui, abandonne consciemment son incrédulité et qui se dispose à imaginer un monde joué.
  Toute consommation d’art, y compris le théâtre, est une activité de l’homme au repos. Les comédiens travaillent, les spectateurs viennent par libre volonté, dans leur temps libre.
  Les spectateurs sont placés ensemble (un groupe indivisé), dans un espace délimité, obscur, ils regardent dans la même direction.
  Le public présent est la seule ‘adresse’ du jeu théâtrale, et cela pendant toute la représentation.
  Chaque spectateur doit pouvoir discerner la couleur des yeux des comédiens.
  Chaque spectateur ne voit et n’entend que ce qui sur scène sonne, bouge ou se déplace (pas de table de régie ou autres infrastructures parmi les spectateurs).
  A priori, le public fait partie d’un groupe-cible anonyme et universel, contenant tous les vivants.